Depuis 2013, le prix de thèse « Ecole de chimie de Rennes – René Dabard » distingue tous les ans des docteurs, sans restriction d’établissement, pour leurs travaux de thèse réalisés dans l’un des domaines suivants :
- chimie moléculaire,
- chimie du solide et des matériaux,
- chimie et du génie de l’environnement.
Décerné par un jury composé de personnalités reconnues du secteur académique et du monde socio-économique, il récompense ainsi de jeunes chercheurs dont les travaux, d’une grande qualité scientifique, ont contribué au progrès des connaissances scientifiques, à l’innovation technologique et à une meilleure compréhension des enjeux de société et environnementaux.
Les critères d’évaluation portent sur l’originalité de la thématique de recherche, la prise de risque et la mobilité, la production scientifique (publications, brevets, prix).
Anaïs a réalisé sa thèse dans l’équipe IDeAS du laboratoire Softmat et au LAAS-CNRS (équipe MILE), ainsi qu’en collaboration avec l’unité ToNIC de l’Inserm. Ses travaux portaient sur les gélifiants supramoléculaires comme support de culture cellulaire.
Anaïs explique que « La guérison de lésions cérébrales demeure un processus long et laborieux du fait de la rareté des cellules neuronales pouvant se régénérer et de leur difficulté à migrer vers la zone lésée. Le cerveau étant en effet un des organes les plus complexes de l’organisme, le développement de modèles in vitro simplifiés s’avèrent de toute utilité pour son étude en laboratoire. Pour cela, le domaine de l’ingénierie tissulaire a en partie pour objectif de fabriquer des supports adaptés pour la croissance de cellules et ainsi reproduire des tissus biologiques in vitro. »
L’objectif de ma thèse a été de développer un biomatériau permettant la croissance et le développement de cellules souches neuronales humaines. Contrairement à la majorité des matériaux déjà à l’étude qui sont constitués de longues chaînes de polymère, celui au cœur ma thèse se compose de petites molécules qui s’auto-assemblent sous forme de fibres formant un réseau tridimensionnel, permettant ainsi de retenir de l’eau et de former ce que l’on appelle un hydrogel, dans ce cas appelé gel moléculaire ou supramoléculaire. Plusieurs molécules ont donné des hydrogels satisfaisants pour la culture de neurones et ceux-ci ont alors été étudiés vis-à-vis de leur biocompatibilité et de leur capacité à favoriser la croissance en trois dimensions et la maturation de cellules souches neuronales humaines. Une des molécules étudiées en particulier a donné des résultats prometteurs et celle-ci a alors ensuite été utilisée pour façonner l’hydrogel sous forme de filaments macroscopiques, mais également pour mettre au point son impression 3D, cela dans le but de créer des structures d’architecture bien définies.
Les résultats de cette thèse apportent donc de nouvelles possibilités pour le développement de tissu cérébral in vitro et la régénération du cerveau. »
Elle avait déjà été remarquée en obtenant les prix de la meilleure communication orale lors de 2 évènements scientifiques : les Xe journées de l’école doctorale Science de la Matière qui rassemblaient environ une centaine de doctorants en mai 2017, puis lors de la 16e European Student Colloid Conference qui s’est tenue à Florence (en Italie) en juin 2017.
Félicitations à Anaïs !